Comment trancher dans un dilemme relou ?
Comment on fait pour prendre une décision ?
Que faire quand peser-le-pour-et-le-contre ne suffit plus ?
Et au fait, pourquoi faire un choix c’est bon pour la paix de l’âme ?
Regardons de plus près !
La vie n’est pas faite que de décisions exclusives, et heureusement !
Mais parfois il y a une décision à prendre.
À toutes les échelles : comment s’habiller pour sortir un 15 janvier, postuler à ce job ou pas, sous quel statut monter mon projet, continuer à bosser sur un truc ou abandonner, me préparer un chocolat chaud ou un café…
Bref, vous l’avez compris : ça peut être un truc anodin, ou une méga décision qui va déterminer beaucoup de choses, peu importe.
Et au fait, pourquoi faire un choix c’est bon pour la paix de l’âme ?
Faire un choix, c’est bon pour la paix de l’âme
Il suffit de regarder ce qui se passe quand vous ne prenez pas une décision, alors que c’est le moment.
Quand vous sentez que la direction à suivre est entre vos mains, là maintenant.
Vous vous mettez à ruminer sur un magma où flottent des pour et des contre épars.
Vous êtes dans une immobilité fort inconfortable, vous perdez du temps…
Tant qu’on ne sait pas quoi faire, forcément, on ne fait rien. Et alors je sais pas vous, mais moi quand je me retrouve coincée dans mon action, ça me barbe. La vie est trop courte, purée !
Là c’est le bon moment pour prendre une décision.
(je n’ai jamais vraiment lu les bd du Scrameustache, mais je me souviens fort de cette couverture)
Et avant tout, la première étape, c’est de faire face à la nécessité de faire un choix.
Imaginez-vous après la prise de décision (même sans savoir quelle sera ladite décision). Vous allez sortir de cette immobilité reloue et passer à l’action. Votre rumination autour d’arguments désordonnés va disparaître. Allégé·e, vous pourrez consacrer votre précieuse énergie à l’action ! Avec le sentiment (justifié) de maîtriser la situation.
Je vous propose de faire l’exercice, vraiment ! Projetez-vous dans ce confort de l’âme. C’est super cool de savoir qu’on avance, et qu’en plus on le fait dans une direction qui nous convient, non ? Et avoir une idée plus précise de la suite, ça fait pas du bien ?
Maintenant, et seulement maintenant, vous pouvez vous pencher sur votre décision.
Peser le pour et le contre : est-ce que ça suffit ? (spoiler : nope)
Peser-le-pour-et-le-contre, vous l’avez entendu et appliqué, et sûrement aussi conseillé des millions de fois.
La recette est simple : on fait un tableau en deux colonnes, on liste les choix dans la marge, et on complète.
Évidemment, cela implique d’avoir une vue sur les conséquences de chaque alternative. Un minimum de recherche d’info est alors nécessaire.
Parfois, cela suffit à faire apparaître la solution à choisir.
Et parfois… non.
Prendre ou ne pas prendre un pull
On va partir d’un exemple tout à fait anodin : emporter un pull avec soi, ou non.
Je me rappelle m’être posée cette question un soir d’été, à Annecy, il y a plus de 20 ans. J’allais sortir avec des copaines. Au moment de les rejoindre, gros doute :
Est-ce que je prends un pull, au risque de ne pas en avoir besoin (et donc, m’encombrer d’un truc inutile) ?
Ou est-ce que je n’en prends pas et je reste libre de mes mouvements, au risque d’avoir froid ?
Bref, j’étais face à deux alternatives qui avaient l’air exactement équivalentes.
Mon petit tableau mental ressemblait à ça :
J’étais bien avancée !
Vous avez sûrement rencontré ce genre de dilemme de merde. Le nombre de + et de – s’équilibrent si parfaitement qu’il est impossible de trancher.
Alors que faire ?
Que faire face à un authentique dilemme de merde ?
Des inconvénients partout, tout le temps
Dans toutes les décisions du monde, il y a des inconvénients dans chaque alternatives.
C’est d’ailleurs précisément ce qui bloque quand on doit prendre une décision !
Dans le magma d’arguments intuitifs dont je parlais, ce qui pique, ce qui brûle même (pour filer la métaphore volcanique), c’est surtout les arguments contre. Ceux qui nous feraient regretter la décision…
Et si on est honnête deux secondes, le plus gros blocage dans une prise de décision, c’est le risque de la regretter, non ?
Forcément, car choisir c’est renoncer, comme dirait captain Obvious.
Alors tant qu’à faire, moi je me demande : à quoi suis-je prête à renoncer ? Qu’est-ce que je pourrai regretter le moins ?
En d’autres termes, qu’est-ce qui est pire ?
Le choix du pull
Ce soir-là, vous l’aurez deviné, j’ai intuitivement choisi d’emporter un pull avec moi.
Il faut savoir que :
Je suis du genre frileuse : le froid ça me rend triste, ça me met de mauvaise humeur, ça pique, ça fait chier. Du coup, j’ai souvent peur d’avoir froid (est-ce que ça fait de moi une méta-frileuse ? J’aime le penser). Alors prendre un pull ou pas, c’est une question assez centrale dans ma vie.
Par ailleurs, j’adore me sentir libre de mes mouvements, surtout dans une soirée où on va probablement marcher, danser, boire des coups, bref profiter pleinement du potentiel estival d’une jolie petite ville (chère à mon cœur).
Annecy, l’été, il y fait chaud. En ville. Au bord du lac, c’est une autre histoire.
La validation de mon choix : il a fait froid
Au début de la soirée, je me suis dit que j’avais eu raison.
Je me souviens d’avoir senti le changement de température en temps réel, alors qu’avec mes potes on sortait de la vieille ville en direction du Pâquier*. Le Pâquier c’est une grande pelouse au bord du lac.
L’impression d’entrer dans un frigo — bon ok le frigo c’est surtout ma sensation now, à l’idée de marcher dans Annecy un 15 janvier au soir. En tout cas à ce moment, ça meulait sévère, relativement.
Comme souvent, une explication intuitive physique ou mathématique s’est imposée à moi. L’eau maintenait frais l’air pas loin d’elle : le lac ok, mais aussi l’eau contenue dans la terre et la pelouse du Pâquier. En ville, les milliers d’humain·es amassé·es dans les terrasses, avec leurs milliers de fois 37°, bah c’était un peu des milliers de petites chaufferettes ambulantes.
Grosso modo.
*J’ai appris à cette occasion que Pâquier désigne plusieurs lieux dans les Alpes 🇮🇹🇨🇭🇫🇷 et a la même racine que le mot pâturage (source) 🌿🐄
Bref, en entrant dans ce congélateur plein air, je me suis vue chérir le pull que j’avais avec moi.
La validation de ma crainte : il n'a pas fait que froid
Et quand on est retourné·es en ville (comme on disait quand on avait 18 ans), j’ai continué à chérir ce pull devenu encombrant. À choisir, je préférais l’avoir sur les bras (littéralement) qu’avoir passé la première partie de soirée à grelotter. Si l’encombrement était le prix à payer de mon confort, qu’il en fût ainsi 🧘♂️
En d’autres termes, je me suis assurée que j’avais eu raison aussi.
Comparer le comparable
Plusieurs choses se sont passées dans le mécanisme du choix (même si je n’en ai pas eu conscience à ce point).
D’abord, j’ai admis que dans tous les cas, j’allais subir un inconvénient. Autant choisir le moins relou !
Ensuite, ayant conscience des inconvénients à venir, je les ai beaucoup mieux acceptés. En d’autres termes, j’ai carrément assumé mon choix jusqu’au bout.
Enfin, cerise sur le gâteau : j’ai créé un précédent. À chaque fois que je me repose cette question, je sais trancher en un temps record.
Ça ne veut pas dire que je prends toujours la même hein ! Il m’arrive de sortir sans pull 💪
Comparer les scenarii du pire, ça aide au quotidien. Ça peut sembler un peu fataliste, voire masochiste, mais ça permet deux trucs :
- prendre une décision plus rapidement
- rester votre meilleur·e supporteur·rice, même quand le choix s’avère, après coup, non approprié.
Et ça, en matière de sérénité, ça fait le poids 🏋️
Vous avez du mal à prendre une décision ? Même les pires scenarii ne vous aident pas ? Contactez-moi, on en discute 💬
Article incroyable qui résonne fort fort en ce moment.
J’en suis à l’étape ou mon tableau est fait et mes conséquences pesées, yapluka comme on dit.